Stress & harcèlement : le point sur les risques psychosociaux
Risques psychosociaux : comment prévenir le stress et le harcèlement au travail ?
Alors que le premier semestre 2021 s’achève, les Français commencent, peu à peu, à retrouver leurs repères et à reprendre leur vie d’avant la pandémie. Ce retour progressif à la normale marque également pour les entreprises la fin du télétravail en continu : désormais, les salariés sont invités à retourner travailler sur site, idéalement trois jours par semaine.
Dans ce contexte de reprise, l’heure est au bilan. Où en est la santé mentale des travailleurs Français ? Ils sont plus de 30% à estimer que leurs conditions de travail ont été dégradées par la crise sanitaire. Plus que jamais, les risques psychosociaux doivent être au cœur des priorités des employeurs, pour accompagner leurs salariés dans tous leurs nouveaux défis post-COVID.
L’état des lieux des conditions de travail à l’heure de la reprise
La dernière enquête de Santé Publique France révèle que 19% des Français souffrent actuellement d’un état dépressif et 21% d’anxiété. 64% d’entre eux ont du mal à trouver le sommeil : un niveau élevé, quand on le compare aux mêmes données hors COVID (+14 points). 8,5% des personnes interrogées avouent avoir eu des pensées suicidaires au cours de l’année. Quand on s’intéresse de plus près aux conditions de travail des salariés pendant cette période inédite, on comprend mieux pourquoi leur santé mentale en a pris un coup. 1 travailleur sur 3 a remarqué une intensification du rythme et 1 sur 10 parle d’un environnement de travail fortement dégradé. Hausse de la charge de travail, horaires atypiques, isolement, peur de perdre son emploi : les raisons sont multiples.
Toutes ces situations sont révélatrices du niveau de stress des salariés. Un phénomène qui impacte directement leur bien-être, mais aussi, votre entreprise ! L’INRS estime en effet que le coût social du stress au travail s’élève à 2 à 3 milliards d’euros par an (absentéisme, dépenses de soins, etc).
Les risques psychosociaux (RPS) : un sujet phare dans l’entreprise
Les risques psychosociaux ne concernent pas que le stress : ils regroupent aussi toutes les violences. Qu’elles soient internes à l’entreprise (harcèlement, par exemple) ou externes (menaces, insultes, etc), elles doivent être prises très au sérieux.
La crise sanitaire a renforcé ces risques. Entre isolement, pression, réorganisation du travail et incertitude permanente, les salariés sont confrontés à un haut niveau d’angoisse et de stress. Et si la COVID-19 a stoppé une grande partie de l’activité économique de notre pays, la pandémie n’a malheureusement pas balayé les cas de harcèlement, bien au contraire.
Le point sur le stress au travail
La prévention du stress est un enjeu majeur pour le gouvernement : il doit l’être aussi pour les RH. En effet, il n’y a pas de « bon stress » au travail. Ce dernier provient le plus souvent de la peur de ne pas atteindre les exigences demandées. On constate aussi, dans 47% des cas, que les travailleurs ont la sensation de devoir toujours se dépêcher dans leur travail. 64% des salariés subissent des pressions temporelles et le même pourcentage estime manquer d’autonomie. Toutes ces situations sont génératrices de stress et peuvent avoir des impacts conséquents sur la santé physique et mentale. Citons notamment des épisodes dépressifs, de l’anxiété et même dans les cas les plus graves, des tendances suicidaires.
Harcèlement moral au travail : de quoi parle-t-on ?
Le harcèlement moral est bien plus qu’une situation conflictuelle : il s’agit d’un délit. On parle de harcèlement pour qualifier des actes répétés qui entraînent une dégradation des conditions de travail. Souvent constatés entre des supérieurs hiérarchiques et leurs subordonnés, ces agissements sont interdits par la loi. C’est à l’employeur de tout mettre en œuvre pour prévenir le harcèlement au sein de l’entreprise, une obligation légale qui s’inscrit dans le cadre de la santé et de la sécurité au travail.
Bon à savoir : vous devez porter à la connaissance des salariés les textes du Code pénal qui concernent le harcèlement moral et sexuel, idéalement via un panneau d’affichage.
Employeurs : à vous de prévenir les risques psychosociaux au sein de votre entreprise
Pour commencer, halte aux idées reçues : les risques psychosociaux peuvent concerner tous les salariés et tous les secteurs d’activité. Il ne faut jamais se fier aux apparences : la souffrance au travail ne se lit pas toujours sur le visage. La prévention du stress et du harcèlement au travail doit donc être un sujet prioritaire au sein de l’entreprise. Cette étape nécessite d’instaurer un dialogue entre les différents acteurs concernés (salariés, CSE, RH, etc), d’être à l’écoute des collaborateurs et de bien analyser et comprendre l’environnement de travail.
Les RPS et les conséquences
En matière d’obligations, le Code du travail doit être la bible de chaque employeur. Il indique clairement que l’entreprise est responsable de la sécurité et de la santé des salariés et qu’elle doit, à ce titre, protéger leur intégrité physique mais aussi mentale.
En quelques mots : vous devez tout faire pour prévenir et lutter contre les souffrances au travail, avec obligation de résultat. En cas de conflit lié à un RPS, votre responsabilité peut en effet être engagée si vous n’avez pas déployé les moyens nécessaires. Mais au-delà de l’aspect purement légal, il faut aussi prendre en compte les répercussions sur votre entreprise. Des employés qui sont en situation de mal-être, c’est aussi un taux d’absentéisme plus élevé, un turn-over plus fort, une productivité diminuée et un climat de stress généralisé.
L’analyse des risques psychosociaux
En termes de STT, l’employeur doit procéder à une analyse des risques professionnels. Les RPS doivent donc faire l’objet d’une évaluation spécifique, dont les résultats seront annexés au document unique (DUER). Choisissez un support complet dédié aux risques psychosociaux pour procéder à une analyse exhaustive. Le questionnaire d’opinion est la première étape pour connaître le ressenti de vos salariés. Ensuite, le tableau de synthèse vous permettra de classer les différents facteurs de risques, selon 6 axes majeurs (exigences au travail, exigences émotionnelles, manque d’autonomie, mauvaises relations de travail, conflits de valeur, insécurité). Selon les éléments mis en avant, l’entreprise pourra ensuite adopter la bonne méthode de prévention.
Alors que les Français se sentent vulnérables après un début d’année riche en rebondissements, ils ont besoin de trouver au travail un environnement rassurant et protecteur. Les employeurs ont un rôle fort à jouer : ils doivent mettre en place les mesures nécessaires pour protéger la santé mentale de leurs collaborateurs.
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